, traduit de l'allemand sous la direction de Guy Ballangé, avec une préface de Marisa Dalai Emiliani, Le Sens commun, p.239, 1976.

. Ibid, 28 : « Pour nous saisir de ces principes, nous avons besoin d'une faculté mentale comparable à celle du diagnosticien-faculté que je ne saurais mieux définir que par le terme plutôt discrédité d'"intuition synthétique", et qui peut s'être mieux épanouie chez un profane, s'il est doué, que chez un docte érudit. » Que recoupe exactement ce « don

O. Pächt, Question de méthode en histoire de l'art, avec une introduction de Delphine Galloy, p.40, 1977.

, À la fin de sa vie, Gombrich a remis en cause le modèle conventionnaliste, qu'il avait largement contribué à forger, dans « Image and Code : Scope and Limits of Conventionalism in Pictorial Representation, Bibliothèque des Sciences humaines, 1959.

L. R. Bryant, The Democracy of Objects, coll. « New Metaphysics, p.68, 2011.

, Nous n'en percevons que des manifestations ponctuelles parfois divergentes : augmentation de la température ici, baisse ailleurs, multiplication des catastrophes naturelles, fonte du pergélisol, régression des glaciers, acidification des océans, déplacement des aires de répartition de certaines espèces animales, et ainsi de suite. Le réchauffement climatique, quant à lui, implique des entités qui existent bien au-delà de l'atmosphère terrestre et sa majeure partie concerne les temps à venir sur plusieurs siècles. Le philosophe américain Timothy Morton a proposé d'appeler « hyperobjets » cette manière d'objets, transcendant bien souvent la distinction entre la nature et la culture, qui échappent aux capacités humaines de représentation, d'imagination ou de cognition : pollution, radiations nucléaires, trous noirs, boson de Higgs, masse des déchets plastiques, machinerie du capitalisme, Je reviens sur la comparaison avec le réchauffement climatique. Le réchauffement climatique en tant que tel est insituable, global, inaccessible à la représentation humaine

, moi-même") sont timides et se retirent comme les pieuvres qui jettent une encre dissimulatrice quand elles s'enfoncent dans les ombres ontologiques 54. » L'images-l'image comme relations de l'image avec son environnement iconique-est un hyperobjet : un « étrange étranger [strange stranger] 55 », qui est aussi une manière d' « étrange plus étrange », d'étrange à ce point étrange qu'il rend l'idée même d'étrangeté étrangère. Où commence une image ? L'image que je vois-notre monde hypermédiatique, s'il l'accentue, ne l'invente pas : simple différence de degré-, toute image, à quelque époque ou en quelque lieu, n'est que l'une des faces d'un hyperobjet iconique bien plus vaste composé de l'ensemble des relations tissées entre les images connectées d'un même environnement iconique. L'images nous jette au-delà de notre cadre spatiotemporel expérimentable, Comme n'importe quel hyperobjet, l'images est une entité supradimensionnelle à laquelle l'être humain n'a accès que partiellement et par fronts d'intersection avec son monde. « Toutes les entités (y compris

, Esthétique et origines de la peinture moderne, traduit de l'anglais (États-Unis) par Claire Brunet, 1990.

T. Morton and H. , Philosophy and Ecology after the End of the World, coll. « Posthumanities, pp.27-95, 2013.

H. Morton, , p.6

, Dans le premier cas, vous en restez à ce qui est centré sur l'homme, à ce qui se passe pour l'homme qui parle ; dans l'autre, vous parlez à partir de la pensée d'un temps et d'événements qu'aucun homme ne peut se représenter. Les relations entre les images-constituant l'essentiel de l'images-se tiennent dans des parages du même registre inaccessibles à l'être humain 56. Cette part des images à laquelle nous n'avons pas accès, si elle ne peut impliquer aucune expérience esthétique pour elle-même par définition, n'est néanmoins pas absente pour autant de notre expérience esthétique globale de l'image et ne constitue nullement, quoiqu'elle ne puisse jamais être regardée, un déni à l'acte de regard au fondement de l'esthétique moderne (la même modernité ne s'accommode-t-elle pas très bien de l'inconscient freudien, qui est un hyperobjet du même type ?). Tout acte de regard se définit également par ce qui reste hors de la vue-que ce reste soit délaissé par le regard lui-même dans son élaboration de la manière de voir une image (exploration, sélection, interprétation, etc.) ou qu'il soit refusé au regard humain purement et simplement. Le projet d'élaborer un modélisme de la vie cachée des images relève aussi le défi d'une réappropriation active de leurs arcanes par l'esprit, respire du dioxygène et dire que la pollution cyanobactérienne apparue à l'Archéen (vers-2,7 milliards d'années) remplit nos alvéoles pulmonaires

, François Sarano note, dès le début, que la première fois que l'on se trouve face à un cachalot sous l'eau, « on ne comprend pas 57 » : l'animal s'annonce par des « claquements métalliques » (son sonar écholocalisant), puis surgit le « parallélépipède bulbeux » de l'organe à spermaceti, unique dans tous les règnes zoologiques, et ensuite c'est une « muraille », une « masse creusée de cicatrices et de crevasses ». Combien la description diffère de celle des observateurstouristes ou aussi certains savants-subjugués par la chorégraphie des cétacés remontant à la surface de la mer, depuis le rivage ou tel bateau éloigné, ou de ces badauds grimpant sur leurs cadavres échoués et apprivoisés ! Il faudrait voir les images comme Sarano le cachalot : non comme des spectateurs distants, image des mystères océaniques. Dans son beau livre sur l'étude des cachalots en milieu aquatique (à quelques mètres seulement de profondeur : dans leur habitat naturel, la pression est deux cents fois supérieure à celle atmosphérique)

, Car le film, plus que tout autre image, animé mais composé de photogrammes statiques, pelliculaire mais aussi projeté, matériel et immatériel, ici et là-bas, objet qui n'en est pas vraiment un tout en étant un objet à part entière, est luimême insituable spatio-temporellement, pp.167-170

F. Sarano, L. Retour-de-moby, and . Dick, Ou ce que les cachalots nous enseignent sur les océans et les hommes, avec une préface de Jacques Perrin, p.25, 2017.