, On peut même avancer que son travail de plasticien aurait été plus cohérent et plus fécond encore s'il n'avait sans cesse été différé par sa farouche détermination à faire aboutir ses projets cinématographiques » (Cazals, Serguei Paradjanov, op. cit, La plupart appartiennent désormais au fond du musée Paradjanov à Erevan. On peut en consulter le portail Internet à l'adresse suivante, p.39, 2011.

S. Cazals and . Paradjanov, , p.73

A. Kerib, Le seul contrechamp paradjanovien depuis Les Chevaux de feu, et image conclusive du récit, n'est-il pas un plan sur une caméra, repliant le film sur lui-même, et signalant que, de toute façon, tout ceci n'est qu'une illusion fabriquée ? La caméra est ici emblème de figures de déshumanisation : ce n'était déjà plus sur un homme que l'on avait pu compter pour se réaliser dans l'existence -un saint à cheval permet à Achik d'empêcher à temps le mariage forcée de son amante. Inévitablement, avec le souci politique, disparaissent les figures végétales (hormis les détails circonstanciels des prises de vue : mais elles ne suffisent pas à faire motifs). Dans La Légende de la forteresse de Souram, la terre domine l'écran, comme autrefois le bois (Les Chevaux de feu) ou l'eau (Sayat Nova), mais non pas celle dans laquelle la plante pousse, celle dont on fait les murs inanimés et les enceintes asphyxiantes. Quelques restes viennent parfois pointer le temps de deux ou trois plans : comme le collier de safran de la mère de Nodar, qui orne sa dépouille, dont son fils se pare pour occire son meurtrier ; on en retrouve l'intensité chromatique dans la modeste rangée d'herbes sèches séparant les territoire chrétien et musulman, après sa fuite, c'est-à-dire sa rupture avec une forme d'organisation collective (la servitude de la paysannerie opprimée par un despote) pour une autre (l'indépendance des caravanes de marchands), celui qui -vocabulaire de la Grèce athénienne : idiôtès -ne s'occupe que de ses affaire personnelles, par opposition au politès (n'y reconnaît-on pas quelque chose de la position du dernier Paradjanov : mieux vaut l'harmonie de l'art, comme réponse à la tyrannie, que le chaos des troubles ?)

. Dans-achik-kerib, Dans Sayat Nova, on s'en souvient, la rose de la princesse aimée de l'achoug était de porcelaine. Et pourtant : après une série d'aventures où plus une fleur ne s'expose, sous quelle forme retrouvet-on ses pétales au moment du retour prospère auprès de Magoul-Megueri ? Comme de roses blanches (mariage oblige), mais de roses ouvertement en papier. Et que dire des grenades qui subissent le même traitement, délicieux anachronismes : des images de machines à coudre sont glissées parmi des hiéroglyphes, des courtisanes arborent des mitraillettes en plastique, etc.), les images végétales font apparemment leur réapparition au premier plan : on y retrouve les grenades (intègres)

, L'avanie subie par les grenades, malgré les premières scènes, est peut-être pire