. Cette-esquisse, outre de stabiliser « un état d'érudition » de stocker et de soulager la mémoire. Les écritures aléatoires inaugurent une forme d'oubli, du signe en premier lieu. Elles semblent se mouvoir soit dans un espace pré-langagier, à l'origine d'une matière à découvrir, soit dans un après, quand la surabondance des signes ne peut déboucher que sur leur déconfiture ? là peuvent surgir des sédiments du passé, d'une mémoire enfouie ?, soit enfin dans un aller-retour incessant, inquiet et parfois douloureux. L'écoute en est le seul garde-fou. L'oeuvre ouverte réalise, ou du moins tente de réaliser ou d'approcher cette utopie schoenbergienne d'« une mélodie de timbres », d'une musique se disant et se faisant elle-même, avant qu'un quelconque discours ne vienne régir les relations entre les sons, un devenir qui se love sur lui-même dans un présent qui s'éternise et se dit dans l'instant de son énonciation, Cette récitation introduit, selon Charles, à une narrativité première

. Être, est être-joué ou être-représenté ; et de même que la fête n'existe qu'à être célébrée, l'oeuvre n'est elle-même, donc elle n'est toujours la même, qu'en demeurant, par l'irréductible singularité de son apparaître, incommensurable à ce qui a été et à ce qui sera ; en sorte que son identité est temporelle en un sens profond ; elle consiste dans la libération des trois dimensions du temps l'une par rapport à l'autre, chacune des trois ? passé, présent, futur ? n'existant que par son appartenance à l

B. André and L. Archipels, p. 3. 91 On retrouve cette même idée de conflit chez Lutoslawski dans son Concerto pour violoncelle et orchestre, p.92

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