Déviance zonarde : un conformisme déviant
Résumé
Une étude ethnographique sur des jeunes dits en errance, vivant dans un squat, nous a permis de mieux saisir que la violence sous diverses formes ne constitue pas uniquement l’expression d’un mal être (Chobeau, 2001 ;Guillou, 1998). Cette violence pourrait être entendue comme l’indicateur d’une culture déviante (Cohen, 1955 ; Becker, 1985). L’apparence singulière de ces individus (Thibault, 2005 ; Goffman, 1973), leur manière de vivre, opposées à nombre d’injonctions sociales (emploi, sédentarité, pacifisme, hygiène…), heurtent un certains nombre d’acteurs : riverains, commerçants. Ces jeunes, issus majoritairement de familles en difficulté, nous amènent à nous questionner sur la déviance en tant que stratégie réactive à un fatalisme social, en tant que productrice d’une identité et d’une culture. Par l’intermédiaire d’interactions spécifiques dans leur groupe et avec le monde extérieur, la culture zonarde émerge (Barth, 1995). Ainsi, les actes jugés hors normes par notre société se révèlent dans ce contexte : régulateurs, fédérateurs, idéologiques. Une analyse multi-niveaux de la déviance sera proposée : individuelle avec des logiques de rationalité (Hirshi, 1969 ; Cusson, 1998), structurelle du fait de l’origine populaire des acteurs, situationnelle, culturelle et interactionniste (Hagan, Mc Carthy, 1998).
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...