La barrière et le chekpoint : mise en politique de l'asymétrie - Anuario Americanista Europeo Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cultures & conflits Année : 2009

The barrier and the checkpoint: the politicisation of asymmetry

La barrière et le chekpoint : mise en politique de l'asymétrie

Résumé

This article investigates contemporary walls (armour-plated borders, contested ceasefire lines, urban separations, gated communities) as comparable gestures reflecting a process of reinforcement of a territorialised limit aimed at controlling the circulation of persons. It seeks in particular to determine what we can learn from the political meaning of such gestures in the context of globalisation. The contemporary “armour-plating” of territorialised limits appears as an asymmetric response to the perception of an asymmetric peril. By “locking outside” individuals deemed undesirable, the politics of the Wall create an asymmetric public space. It is asymmetric because of the power to decide upon the separation, which is monopolised by the most powerful party, while the other becomes de facto separated. It is also rendered asymmetric by the power of control deployed through technologies of sorting among individuals and their status. It is made asymmetric, finally, by the power to categorise which legitimates separation, by defining a security space and a space of risk, a status of recognition and a status of suspicion, a freedom to circulate and a limitation of the freedom of circulation, the recognition of dignity and the imposition of humiliation.
En considérant tous les murs de séparation contemporains (frontières blindées, lignes de cessez-le-feu outrepassées, séparations urbaines, gated communities) comme des gestes comparables (processus de blindage d’une limite territorialisée, destinés à contrôler la circulation des personnes), que peut-on apprendre de leur sens politique dans le contexte de la globalisation ? Le blindage contemporain de la limite territorialisée apparaît comme une réponse asymétrique à la perception d’un péril asymétrique. En se préoccupant d’« enfermer dehors » les indésirables, c’est-à-dire de prévenir un danger asymétrique, cette politique du Mur crée un espace public asymétrique. Asymétrique par le pouvoir de décision de la séparation que s’arroge l’une des parties, la plus puissante, tandis que l’autre est séparée de fait. Asymétrique par le pouvoir de contrôle qui se déploie ainsi, incarné par une lourde technologie militaro-policière, dans le triage des personnes - de leurs statuts. Asymétrique par le pouvoir de catégoriser qui vient légitimer la séparation, en définissant un espace de la sécurité et un espace du risque, un statut de reconnaissance et un statut de suspicion, une liberté de circulation et une limitation de la liberté de circulation, une reconnaissance de la dignité et une imposition de l’humiliation.
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Citer

Évelyne Ritaine. La barrière et le chekpoint : mise en politique de l'asymétrie. Cultures & conflits, 2009, Frontières, marquages et disputes, 73, pp.13-33. ⟨10.4000/conflits.17500⟩. ⟨halshs-00389196⟩
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